La mission du professeur de français
Quand un professeur de français donne à lire à ses élèves un poème de Paul Verlaine, ceux-ci doivent consentir un effort. Et s’ils veulent bien baisser la tête et concentrer leur attention le temps nécessaire pour le poème se révèle, pour qu’il s’ouvre à leurs yeux et à leur esprit, ce ne sera pas parce qu’il est signé Paul Verlaine, ni parce qu’une commission ministérielle a décidé qu’il serait au programme, mais parce que la demande émane d’un adulte en qui ils ont confiance.
Les commissions ministérielles peuvent se réunir et définir les programmes les plus compliqués et les plus chargés du monde, la mission d’un professeur de français ne consiste en rien d’autre qu’à enseigner la langue et enseigner les textes. Et, plus précisément encore, à enseigner la langue dans les textes. Et, pour remplir cette mission, il doit connaître les textes comme d’autres spécialistes connaissent les plantes médicinales qu’ils vont cueillir dans la montagne. Il doit les choisir un à un, avec soin, en fonction du moment et en fonction des élèves auxquels il les administre.
Les technologies numériques peuvent mettre à notre disposition immédiate et gratuite des millions de poèmes et d’autres œuvres littéraires, elles n’en feront jamais lire une seule aux élèves de nos écoles. Seul un professeur a ce pouvoir. Et il l’exercera d’autant mieux qu’il n’aura à se soucier de rien d’autre que des textes et des élèves réunis dans sa classe.
Aucune commission ministérielle ne devrait s’autoriser à fixer des programmes de lecture trop contraignants. Il revient au professeur de décider en fonction de ses goûts personnels, du public qu’il connaît et de l'avis des autres professeurs de l'école. Sa responsabilité, héritée d’une tradition millénaire, et encadrée par une équipe, est très humble et primordiale. Elle constitue à la fois un privilège et une charge inaliénables.
Nous formons des professeurs de haut niveau, nous les rétribuons de manière honnête, nous ne les accablons pas de travail, mais l’administration les traite eux-mêmes comme des enfants. Elle prétend leur dire ce qu’ils doivent faire et comment ils doivent s’y prendre pour le faire. L’échec de l’école est celui, d’abord, de cette gouvernance ministérielle et bureaucratique. Rendons le pouvoir aux professeurs et aux écoles. Veillons seulement à ce qu’ils ne placent rien au-dessus de leurs élèves et de la discipline qu’ils enseignent. Aucune doctrine, aucune passion. Et vérifions que leurs élèves apprennent.
Les commissions ministérielles peuvent se réunir et définir les programmes les plus compliqués et les plus chargés du monde, la mission d’un professeur de français ne consiste en rien d’autre qu’à enseigner la langue et enseigner les textes. Et, plus précisément encore, à enseigner la langue dans les textes. Et, pour remplir cette mission, il doit connaître les textes comme d’autres spécialistes connaissent les plantes médicinales qu’ils vont cueillir dans la montagne. Il doit les choisir un à un, avec soin, en fonction du moment et en fonction des élèves auxquels il les administre.
Les technologies numériques peuvent mettre à notre disposition immédiate et gratuite des millions de poèmes et d’autres œuvres littéraires, elles n’en feront jamais lire une seule aux élèves de nos écoles. Seul un professeur a ce pouvoir. Et il l’exercera d’autant mieux qu’il n’aura à se soucier de rien d’autre que des textes et des élèves réunis dans sa classe.
Aucune commission ministérielle ne devrait s’autoriser à fixer des programmes de lecture trop contraignants. Il revient au professeur de décider en fonction de ses goûts personnels, du public qu’il connaît et de l'avis des autres professeurs de l'école. Sa responsabilité, héritée d’une tradition millénaire, et encadrée par une équipe, est très humble et primordiale. Elle constitue à la fois un privilège et une charge inaliénables.
Nous formons des professeurs de haut niveau, nous les rétribuons de manière honnête, nous ne les accablons pas de travail, mais l’administration les traite eux-mêmes comme des enfants. Elle prétend leur dire ce qu’ils doivent faire et comment ils doivent s’y prendre pour le faire. L’échec de l’école est celui, d’abord, de cette gouvernance ministérielle et bureaucratique. Rendons le pouvoir aux professeurs et aux écoles. Veillons seulement à ce qu’ils ne placent rien au-dessus de leurs élèves et de la discipline qu’ils enseignent. Aucune doctrine, aucune passion. Et vérifions que leurs élèves apprennent.
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