Pourquoi Nice ?

Le livre s’intitulera Les impunis. Il est annoncé sur le catalogue d’un éditeur québécois, et attribué à Rafael Ocampo et Ariel Elharar. Avant cette parution, une dernière réunion du Comité aura lieu à Nice, où Rafael Ocampo (alias Lundi) fera une escale de vingt-quatre heures, en provenance de Buenos Aires, via Paris, avant de s’envoler pour Genève où il possède une résidence et où il s’est promis de finir ses jours en compagnie de sa jeune épouse, qui l’accompagne partout où sa cécité lui fait craindre de s’égarer, qui lit pour lui, qui écrit pour lui, qui répond la première aux questions qu’on lui pose, et qui sera tout à la fois sa légataire universelle et son exécutrice testamentaire. Jérémie acceptera-t-il de se joindre à cette réunion ? Un voyage long et fatigant en perspective, mais une occasion unique de mettre des visages sur des noms et de clore une affaire dans laquelle il est impliqué depuis bien longtemps et dont nul ne doute qu’elle lui tient à cœur.

Jérémie ne songe pas une seconde à décliner l’invitation, mais il s’interroge néanmoins. Pourquoi Nice ? Quel rapport entre Nice et la sinistre affaire Léon Charmeux ? Joseph Gavard n’ignore pas qu’il a passé une partie de sa jeunesse dans cette ville, puisque c’est là qu’il a retrouvé sa trace, quand Jérémie était encore étudiant et qu’il habitait chez sa tante, dans un rez-de-chaussée du Passage Meyerbeer où il avait aménagé un atelier de réparation d’appareils électriques ; mais s’en souvient-il seulement, en aura-t-il parlé aux autres, et quand bien même il l’aurait fait, comment imaginer que cette considération soit entrée en ligne de compte dans le choix de la ville où le Comité tiendra son ultime congrès ?

Et il y a autre chose. L’invitation porte mention d’une adresse précise. Or, ce n’est pas celle d’un luxueux hôtel où le Comité aurait réservé un salon et où, à la suite de la réunion, on aurait pu dîner et où, à la suite du dîner, on aurait pu fumer des cigares et siroter de vieux armagnac en se racontant des histoires et en écoutant de loin les improvisation d’un piano vaguement jazzique, mais l’adresse d’un glacier — oui, un simple glacier situé dans le quartier le plus bruyant, près du lycée Calmette, au croisement exact de la rue de Lépante et de l’avenue Maréchal Foch.

→ Téléchargez gratuitement la version linéaire du livre (Nice-Nord) en cours d'écriture, format PDF ou EPUB.

 

Commentaires

Numa a dit…
Les mystères de Nissa…
Dvorah a dit…
Casa, regrets éternels
MRG a dit…
Qui se rappelle quand a fermé le glacier? Une triste date...
J’ai hésité entre cette adresse et celle du Canastel, au bas du boulevard Gambetta, où Patrick Modiano situe l’ouverture des Dimanches d’août. Pour cette histoire, Casa convient mieux, mais Canastel (qui existe toujours) méritera son tour

Articles les plus consultés